 
            Des mots en français ou en anglais : quand l’émotion choisit la langue
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Il y a, dans chacun de mes one-line drawings, une part de spontanéité absolue. Parfois, à ce trait se combinent des mots, qui viennent comme une évidence pour compléter l’image d’un symbole ou l'éclairer.
Ce qui m’étonne toujours, c’est que ces mots me viennent tantôt en français, tantôt en anglais. Ce choix est très rarement rationnel ou prémédité. Dans la plupart des cas, il surgit au fil de mes méditations à la recherche d'une vibration qui résonne juste. La langue s’impose alors d’elle-même, au plus près de mon ressenti émotionnel.
Il est vrai que, dans notre pays, s’exprimer en anglais suscite parfois des réactions contrastées. Certains y voient une forme de snobisme, d’autres une perte d’authenticité. Mais pour moi, il n’en est rien. C’est au contraire une façon d’accueillir ce que mon intuition me murmure, sans filtre. Les langues ne s’opposent pas, elles dialoguent. Elles deviennent des couleurs différentes dans ma palette créative.
Je ne suis pas une experte en langues étrangères — loin de là. Pourtant, en laissant l’anglais trouver sa place dans mes dessins, j’ai découvert une nouvelle manière de l’apprivoiser, plus intime et sensible. Un mot en anglais peut parfois traduire une nuance émotionnelle qu’un mot en français ne porte pas avec la même intensité, et inversement.
Alors, si mes dessins parlent deux langues, c’est pour rester fidèles à ce souffle premier : la sincérité d’un ressenti. Que ce soit en français ou en anglais, l’essentiel reste la vibration qu’ils transmettent, ce fil qui relie le dessin au cœur de celui qui le contemple.
